Comme annoncé à l’Assemblée générale du Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la communication (SYNATIC), les travailleurs des médias publics se sont retrouvés ce jeudi 22 mai 2014 au siège de la RTB sur l’Avenue de la Présidence pour un sit-in. Cette action vient contre « les affectations sanctions et l’abus du pouvoir des supérieurs hiérarchiques » et «exiger de meilleures conditions de vie et de travail pour les travailleurs ».
« (…) Et Zongo est mort, brulé par le feu. Que justice soit faite pour l’amour de Dieu ». Voici l’une des chansons reprises en chœur par les travailleurs des médias publics lors du sit-in organisé par le Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la communication (SYNATIC) ce jeudi 22 mai 2014. On pouvait lire aussi çà et là : « Oui et oui pour le respect de l’éthique et de la déontologie dans les médias publics » ou « Non à la censure des articles et reportages dans les rédactions ».
C’est très tôt à 7h du matin que les frondeurs sont venus se camper sur les pavés à l’entrée de la RTB, pancartes aux mains et slogans à la crié. En rappel, l’organisation de ce sit-in fait suite à une longue série de « mesures de répressions » à l’encontre de certains journalistes depuis la tenue du sit-in du 16 juillet 2013 a rappelé, Jérôme Tiendrébeogo, journaliste à la RTB, lui-même victime de ces mesures.

Caroline Tuina, l’une des dernières victimes des « mesures de répression » était sur place et juge la mobilisation : «on est dans un Etat de liberté, les gens sont libres de faire ce qu’ils veulent. Ceux qui sont libres de sortir sont sortis et ceux qui estiment qu’ils ne peuvent pas sortir sont restés (…) On attire déjà l’attention sur ce qui se passe et pour moi, c’est déjà gagné ».
Son cas avait ému plus d’un et a été l’élément accélérateur qui a conduit à ce sit-in, selon Justin Coulibaly, secrétaire général du SYNATIC. Revenant sur ce qui s’est passé, Caroline Tuina explique que jusque-là, elle a continué de présenter le journal télévisé, puisque la programmation se fait par semaine.
Le SYNATIC, dans leur plateforme revendicative, exige du Directeur général de la RTB, l’annulation pure et simple des affectations-sanctions de leurs camarades Hahadi Sandamba et Moussa Sanon de la RTB 2 / Hauts-Bassins, l’arrêt des menaces, intimidations et sanctions à l’encontre des travailleurs des médias publics, qu’il se penche de façon sereine et dans de meilleurs délais sur les différentes préoccupations des travailleurs (rétablissement des frais de production hors studio, primes émetteurs RFI, frais de verres correcteurs, reversement des agents de l’ex-Radio Rurale au niveau de la RTB et leur intégration dans la flotte, etc.)

Au Directeur général des Editions Sidwaya, il est exigé le rétablissement des primes de garde pour les chauffeurs et les commissions d’agents commerciaux.
Les travailleurs ont encore une fois dénoncé l’immixtion de la direction dans le traitement de l’information et le charcutage de leurs éléments de reportage. Ils réclament aussi l’équilibrage de l’information dans les medias publics. « Dans un Etat de droit, il faut toujours l’équilibre de l’information pour la société civile, pour l’opposition et pour le parti au pouvoir. Mais cela n’est pas du tout respecté au niveau des médias d’Etat», précise Justin Coulibaly.
Sur ce point, loin d’être la préoccupation du seul SYNATIC, la bataille pour l’équilibre de l’information devait mobiliser plus qu’eux.
Ismaël NABOLE