mardi 3 octobre 2023
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La désobéissance civile : «Elle est garantie par la Constitution», selon le Pr Ibriga

 

Dans les discours de bon nombre de politiques, s’il advenait que l’article 37 de la Constitution soit modifié, ils prôneraient la désobéissance civile. Sur le sujet, nous avons rencontré Luc Marius Ibriga, maitre-assistant de Droit public à l’UFR/SJP de l’Université Ouaga II. Il est le président du Forum des citoyens et citoyennes pour l’alternance (FOCAL) et cumulativement porte-parole du Front de résistance citoyenne.

Les intentions du pouvoir pour l’organisation d’un référendum sont claires. D’un autre côté,  l’opposition politique affiliée au CFOP reste sur son ‘’non’’ à toute velléité de révision de la Constitution. Les voies et moyens pour la population de marquer son refus à ces révisons sont nombreuses. De ceux-ci, on peut citer la désobéissance civile.

Il est à remarquer de prime abord que celle-ci est garantie par la Constitution en son article 167. Cet article stipule ceci : « La source de toute légitimité découle de la présente Constitution. Tout pouvoir qui ne tire pas sa source de cette Constitution, notamment celui  issu d’un coup d’Etat ou d’un putsch est illégal. Dans ce cas, le droit à la désobéissance civile est reconnu à tous les citoyens ».

Selon le Pr Ibriga, la désobéissance, c’est le refus non violent d’obtempérer aux décisions de l’autorité parce qu’on considère  qu’elle est illégitime. Donc, le fait de réviser le Constitution alors qu’elle vous empêche d’être candidat dans le sens de votre seul intérêt, c’est comme on dit en droit, c’est un coup d’Etat constitutionnel.

Quand « vous lisez l’article 167 de la Constitution burkinabè, il utilise le terme ‘’notamment’’. Cela veut dire que les coups d’Etat qui ont été énumérés ne sont pas limitatifs. Le coup d’Etat constitutionnel rend le pouvoir illégitime. En ce moment, tout citoyen a le droit de ne pas obéir aux décisions et aux ordres qui émanent de ce pouvoir. Par exemple, c’est le fait de faire une ville morte, de refuser de payer les impôts, de refuser d’exécuter un certain nombre de décisions qui seront prises par le pouvoir devenu illégitime, mais de manière non violente», poursuit-il.

Mais, le maitre-assistant de Droit public, Luc Marius Ibriga prévient : « la désobéissance civile suppose une bonne organisation. Ce n’est pas un mouvement anarchique. C’est un mouvement collectif qui permet de peser sur le pouvoir politique et l’amener à revenir sur sa décision ou pour qu’il revienne à une vie constitutionnelle normale. Ce n’est pas une action individuelle de chaque citoyen».

Ismaël NABOLE

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Un Commentaire

  1. Merci Pr pour cet éclairage parce qu’en ce moment c’est ce qui sur les lèvres de bon nombre de citoyens. Je me pose donc les questions suivantes: sommes nous dans les conditions qui nécessitent une désobéissance civile telle qu’énoncée par la constitution? Quelles seront les conséquences de cette situation sur notre pays?
    Merci aussi d’avoir bien dit que désobéissance civile n’est pas à confondre avec l’anarchie et que cela n’appelle pas à des actes de vandalisme.
    Prions que tout se passe bien pour notre chère patrie! Que Dieu nous préserve du pire!

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