A Ouagadougou, les travailleurs et travailleuses réunis au sein de l’Unité d’action syndicale (UAS) se sont retrouvés pour commémorer le 1er mai, fête du travail. Le programme était le suivant : regroupement à la Bourse du travail, marche pour remettre le cahier de doléances au Ministre de la fonction publique, du travail et de la sécurité sociale et retour à la Bourse du travail pour un meeting.
C’est à 8h, le jeudi 1er mai 2014 que les travailleurs et travailleuses du Burkina se sont retrouvés à la Bourse du travail pour la commémoration annuelle de la fête du travail. A 9h, le départ de la marche est donné. En tête, les différents secrétaires et délégués généraux des mouvements syndicaux suivis des travailleurs. Après la remise du cahier de doléances 2014 au Ministre de la fonction publique, du travail et de la sécurité sociale à la CNSS, les travailleurs ont rejoint le rond-point des Nations-Unies, sont remontés à la BCB sur l’avenue Kwame Nkrumah pour rejoindre la Cathédrale et revenir à la Bourse du travail.
Le cahier de doléances 2014 qui a été remis au ministre Vincent Zakané par Guy Olivier Ouédraogo, secrétaire général de la Confédération syndicale burkinabè (CSB) et président de mois des centrales syndicales contient l’ensemble des 41 points du cahier de doléances 2013 vu que la rencontre Gouvernement syndicat de l’année 2013 n’a pas été clôturée.

A ces points se sont ajoutés ceux de 2014 : le relèvement du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) à au moins 50 000 francs CFA, l’application effective de la nouvelle grille indemnitaire, la suppression de l’IUTS sur les primes et indemnités et la relecture consensuelle de l’arrêté conjoint portant procédures de traitement et modalité de liquidation de la retenue pour fait de grève.
Sur les mesures sociales prises par le gouvernement, les travailleurs à travers la CCVC ont dénoncé des amalgames et trouvent en l’action gouvernementale, des « mesures Tape-à-l’œil ».
Le Ministre de la fonction publique, du travail et de la sécurité sociale a salué l’action des organisations syndicales en faveur des intérêts des travailleurs et a souhaité qu’elles contribuent à améliorer significativement les conditions de vie et de travail dans notre pays. « (…) Je souhaite vivement que par notre effort collectif au travail que nous puissions tous contribuer à l’amélioration des conditions de vie et de travail au Burkina. Je voudrais vous rassurer que ces doléances seront transmissent à qui de droit et seront examinées avec la plus grande attention par le gouvernement dans le cadre de la rencontre annuelle gouvernement-syndicats», assure-t-il. Il promet de tenir les syndicats informés des instructions qui émaneront du premier ministre.

« Nous avons joint au traditionnel cahier de doléances, une correspondance à l’adresse du ministre de la fonction publique, du travail et de la sécurité sociale. Les doléances concernent les questions des libertés syndicales et bien sûr, les questions de la vie chère », précise Guy Olivier Ouédraogo, président de mois des centrales syndicales.
Les questions des délestages d’eau et d’électricité sont revenues lors du meeting. Les affaires de justice, celle Norbert Zongo et Thomas Sankara n’ont pas été en marge.
Ismaël NABOLE
C’est une bonne chose si le cahier de doléances comporte des points non classiques comme les nombreux délestages intempestifs d’électricité et la liberté syndicale. Ce sont des aspects qui apportent un peu de piquant à un rituel auquel on se consacre annuellement sans réelle engagement de la part des patrons. Vous voyez la réaction du ministre, c’est le genre de phrases qui fonctionnent par copier-coller chaque année sans que cela n’émeuve personne. A voir aussi la pléthore des points de revendication, c’est à se demander si les syndicats sont sincères. A moins qu’il ne s’agisse de l’historique des affres des travailleurs depuis l’Indépendance. Ceci dit, l’acte du premier mai porterait davantage de fruits si, commandés par un certain réalisme les travailleurs ciblaient des points dont ils pourraient prochainement en vérifier la satisfaction. Tout compte fait, le monde syndical, aidé par l’actualité nationale, est en train de marquer des points et il faut dire tout en souhaitant l’avènement d’une franche culture du dialogue entre travailleurs, patronat et Etat.