mardi 6 juin 2023
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Fonds Commun: « Non, non et non. Nous ne voulons pas qu’on diminue pour les autres », Souleymane Oumtana du SYNAFI

Les agents du ministère de l’Economie et des Finances observent un mot d’ordre de grève depuis le 6 août 2015. Pour savoir le fond des discordes entre les travailleurs et leur autorité de tutelle, une équipe du  Journal « www.226infos.net » a rencontré le délégué syndical chargé à l’Information du SYNAFI, Souleymane Oumtana. Voici le fond de l’entretien.

226infos.net : depuis le 6 août, vous (Ndlr ; SYNAFI) êtes en mouvement. Quelles sont les raisons ?

S.O. : Les écarts ont persisté dans le positionnement du fonds commun. Juste après l’insurrection populaire, il y’avait un fonds commun qui avait été servi et nous avons approché le ministre pour savoir les raisons. Il nous avait signifié que ce n’était pas fait sous sa gestion mais celle de l’ancienne équipe. Donc, nous avons dit aux militants de se calmer pour attendre sa gestion. A sa gestion, il vient creuser un écart jamais atteint dans toute l’histoire du ministère. Nous n’avons jamais vu ces écarts. Et lorsque nous l’avons approché pour comprendre, il n’est pas accessible. On fait comment ? Si ce n’est que battre le pavé.

Quelles sont les catégories d’agents qui s’estiment lésées dans le positionnement du fonds commun ?

S.O. : Si vous prenez le ministère de l’Economie et des Finances, il y a environ quatre spécificités. Il y a celles qu’on appelle la régie des recettes et il y a celles qu’on appelle la régie des dépenses. Nous avons par exemple la douane qui fait partie du ministère de l’Economie et des Finances, mais qui relève des régies des recettes. Nous avons également les Impôts qui sont des régies des recettes. Nous avons la Direction générale de la comptabilité publique qui elle aussi est dans la gestion de la trésorerie et de la centralisation des recettes et enfin les financiers qui sont chargés de l’élaboration des budgets, de l’exécution de la dépense publique et de la mise en œuvre de la politique économique et financière du gouvernement. Donc c’est ce pan de financiers qui est victime de la discrimination persistante. Je rappelle que ce problème date de 2005. Et les autorités qui se sont succédé à la tête du département n’ont pas pu ou n’ont pas voulu résoudre la question, arguant des calendriers chargés. Pour nous, c’était un problème lié au régime passé et on se disait que la Transition allait être l’occasion de tourner définitivement ces pages tristes. Nous sommes au regret de constater que la Transition tire vers sa fin et le problème demeure.

La ministre déléguée chargée du budget, Amina Billa, avait laissé entendre que votre mouvement est   « une haine subite envers sa personne ». Comment est-ce-que vous avez accueilli ces propos?

Je vous dis que personne n’a un problème avec Amina Billa. Je le confirme et je signe. Par contre, ce pourquoi nous ne sommes pas d’accord, ce sont les déclarations vers lesquelles on s’inscrit en porte à faux. En ce sens que les menaces dont elle parle, aucun membre du syndicat n’a fait cela. Je le dit et je le répète : nous sommes des syndicats responsables. En 2011, nous avons manifesté et avons été violemment réprimés par les forces de l’ordre. Mais personne ne peut dire que lors desdites manifestations, nous avons cassé quoi que ce soit. Nous sommes claires : celui qui s’attaque à une personnalité ou à un bien publique, nous allons le traduire en justice, parce qu’il est en train de saper notre lutte. Nous sommes les employés du contribuable et il n’y a pas de raison que nous soyons les premiers à détruire quoi que ce soit. Si elle dit que nous nous en prenons à elle, ce n’est pas vrai. Même sa conférence de presse a été tenue ici (Ndlr ; MEF). C’est parce qu’il y a quiétude que la conférence a eu lieu. En tant que responsable, nous pensons qu’il était mieux qu’elle croise les syndicats pour dire ce qu’il y a, au lieu de faire des déclarations dans la presse. Quand elle parle de rupture de dialogue, cela vient d’elle. Quand nous avons tenté de les rencontrer, ils se sont volatilisés. Ce n’est que hier qu’elle nous a appelés et nous l’avons fait savoir ce dont nous attendons. Malgré ce qu’elle dit, nous ne sommes pas contre sa personne.

Apparemment vous êtes décidés à aller jusqu’au bout de vos revendications. Et si celles-ci ne sont pas satisfaites par le gouvernement, quelle sera la prochaine étape de votre lutte ?

On ne va jamais baisser les bras. Nous voulons simplement la disparition de la disparité dans le positionnement du FC (fonds commun). Et ce qui a motivé tous nos collègues qui manifestent ce matin, c’est la sortie médiatique de la ministre (Ndlr ; Amina Billa). Car les collègues ont senti sa sortie comme une injure. Il y a même des directeurs qui s’apprêtent à rejoindre le mouvement. Pour le mois d’août, le programme d’activités est déjà arrêté et il y a une commission qui est en train de travailler sur le mois à venir. De toute façon, nous ne sommes pas recrutés pour faire des manifestations. C’est pour faire en sorte que le contribuable puisse bénéficier de service de qualité. Nous voulons que les autorités respectent leur promesse, parce que lorsqu’une autorité ne respecte pas ses dires, c’est dangereux. Nous sommes disponibles 24h/24h pour rencontrer les autorités.

Selon certaines personnes, vous voulez qu’on réduise le positionnement de vos collègues à votre profit, afin de rendre équitable le FC…

Non, non et non. Nous ne voulons pas qu’on diminue pour les autres. Pourquoi vouloir cela ? nous aussi nous pouvons nous retrouver demain, là où eux ils sont. C’est une question d’affectation. Ce que nous voulons seulement est qu’on nous amène au même niveau que les autres. A défaut, qu’on nous fournisse des explications acceptables.

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2 Commentaires

  1. je suis désolé mon frèrr. pour celui qui a fait l’enaref sait bien que c’est pas une histoire d’affectation mais une histoire de choix et de mérite.

    • L’ENAREF n’est pas une école autre que les autres écoles de formations professionnelles. Ce n’est pas parce qu’on a fait l’enaref qu’on a droit à des fonds communs. C’est les mêmes psychotechniques là! Tôt ou tard ce foutu pillage va cesser. Parce que ce fonds ne sert à rien. Les plus grands voleurs du pays viennent de l’ENAREF ou du MEF.

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