Nouveau parti politique des démissionnaires du CDP

Salle comble à la Maison du peu- ple comme on en rarement vu. Ce samedi 25 janvier 2014 restera gravé dans les mémoires des Burkinabè. Le processus entamé depuis le 4 janvier 2014 est en pleine marche. A 15 h déjà, les places assises de la Mai- son du peuple étaient toutes occupées, hormis celles réservées aux invités de hauts rangs. De ceux-ci, on peut citer l’ex-chef de file de l’opposition poli- tique burkinabè, Me Benewendé San- kara, le député-maire de Dori, Arba Diallo et Saran Sérémé qui se sont dé- placés pour assister à la naissance du nouveau parti. Zéphirin Diabré, le chef de file de l’opposition politique, ab- sent, s’est fait représenter.

On pouvait lire sur les affiches et pan- cartes, le soutien des associations de commerçants, des étudiants et bien sûr les représentants des différents fiefs des membres fondateurs du MPP. Les femmes étaient aussi fortement repré- sentées. Les ‘’bonnets rouges’’ ont oc- cupé toute une rangée. « Il ne pouvait en être autrement, vu la présence du Larlé Naaba Tigré », nous susurre un confrère. C’est au cri de ‘’oyé’’ que Roch Marc Christian Kaboré, Simon Compaoré et Salif Diallo ont rejoint le podium. La clameur a duré une dizaine de minutes avant que le modérateur ne commence à se faire entendre. Clément Sawadogo, en prenant la pa- role pour le rapport de synthèse des travaux de l’assemblée générale constitutive du nouveau parti, a d’abord égrené ‘’les dérives ‘’ qui les ont fait quitter le parti au pouvoir. Il a fustigé sans complaisance l’« esprit de coterie » qui gangrène le CDP. Ce se- rait après une analyse profonde que les démissionnaires, selon toujours Clé- ment Sawadogo, ont décidé d’aller au- delà de la simple démission et de proposer un nouveau contrat politique et de nouvelles perspectives au peuple burkinabè.

Les concernant, Clément Sawadogo a fait remarquer que le Mouvement du peuple pour la progrès « sera un parti de type nouveau, né d’une incitation populaire massive et qui se positionne comme la réponse à un vaste désir

d’alternative et d’alternance. Ce parti sera un parti de masse, non pas dans les mots, mais par les actes. Il sera nanti d’une option politique et d’un programme fondé sur la social-démo- cratie qui allie le développement éco- nomique et la promotion de l’initiative privée à l’exigence de justice, d’équité et de solidarité aux plans national et local ». Ainsi, l’orientation politique du MPP est lancée. Une social-démo- cratie à l’instar du CDP. La rupture est- elle entièrement consommée ? Pour sûr, ceux qui doutaient encore de la fermeté des démissionnaires à aller jusqu’au bout en ont eu la confirma- tion.

« Nous nous engageons à nous amen- der devant le peuple burkinabè »

Comme s’ils venaient de prendre leur indépendance, c’étaient des ‘’MPP Oyé’’ qui accompagnaient chaque fin de phrase des discours. L’ambiance au sein de la Maison du peuple ce jour ressemblait à la renaissance d’un phé- nix. Ils étaient heureux, les nouveaux patrons du MPP, qui ne pouvaient pas cacher leur joie. Les militants du nou- veau parti semblaient avoir la nostal- gie des anciens du CDP qui s’étaient éloignés des scènes politiques depuis un certain temps. A la lecture des conclusions, les membres du Bureau