Représailles dénoncées par le MPP

Mesdames et Messieurs du MPP, bienvenus dans le quotidien du peuple ! C’est ce que l’on peut dire à ces ex- caciques du pouvoir. Dans leur mis- sive parue la semaine écoulée dans la presse, les membres fondateurs du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) se disent harcelés, menacés et qu’une pression s’exerce sur les « institutions financières de la place auxquelles des membres de l’instance dirigeante du MPP restent devoir des traites qui sont régulièrement honorées ». Le secrétariat à l’information et à la communication du MPP traite cette situation d’« actions dignes du Moyen-âge ». Cette pression ou cet assèchement financier, l’opposition la vit depuis plus de deux décennies. C’est maintenant que ceux qui ont été au sommet de l’Etat durant plus de dix ans se rendent compte d’une telle stratégie et la dénoncent? C’est effarant quand même ! « L’opinion publique se souviendra que, par le passé, des opérateurs économiques ayant manifesté quelque sympathie pour tel ou tel dirigeant de l’opposition républi- caine avaient reçu des visites inopi- nées et parfois musclées.» Oui, on se le rappelle très bien. L’exemple de cet opérateur économique qui, après avoir financé la caution d’un opposant à l’élection présidentielle de l’année 2005, a tout simplement vu son commerce et sa société de transport saisis par les banques. Oui ! On s’en souvient comme si c’était hier. Mais dites-nous, qui était au sommet du parti présidentiel en ce moment-là ? Messieurs du MPP, oseriez-vous affirmer ne pas être au courant d’un tel agissement en ce moment-là ?

Quiconque taquine un nid de guêpes doit savoir courir

« Autre trouvaille dont le cynisme le dispute au ridicule, le harcèle- ment des locataires de propriétés immobilières appartenant à ces cadres du nouveau parti de l’opposition républicaine, pour les amener à rompre leur contrat de location », dites-vous. Quiconque taquine un nid de guêpes doit savoir courir, nous conseille un proverbe de chez nous. Alors messieurs du MPP, as-

sumez !
« Ces malheureux opérateurs éco- nomiques furent pressurés et trau- matisés par la puissance publique qui, subitement, se découvre des vertus, alors que de gros requins de la république notoirement connus rechignent toujours à payer taxes et impôts. Dépitées, certaines victimes et non des moindres finirent par mettre la clé sous le paillasson, n’ayant plus que leurs yeux pour pleurer. Pendant ce temps, l’on s’échine frénétiquement, comme dans une pièce de tragi-comédie, à claironner sempiternellement sur la problématique de l’émergence, tout en œuvrant cyniquement à immerger les acteurs et les facteurs de l’émergence.» Le pouvoir de Com- paoré a été bâti par les membres fondateurs du MPP. Dénoncer les dérives de ce pouvoir, c’est se dés- avouer. C’est à se demander si Roch et compagnie ont vraiment côtoyé le pouvoir. C’est une guerre intestine, une lutte de pouvoir qui les a poussés vers la sortie.
Dans son discours de clôture de l’assemblée générale constitutive du parti, Roch Marc Christian Kaboré rappelait votre « part de responsabilité individuelle et collective dans les insuffisances et dérives que nous (les membres du MPP, ndlr) dénonçons…» Tout est dit.