La Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) qui regroupe une vingtaine d’organisations syndicales et de la société civile a organisé une marche-meeting ce mercredi 29 octobre 2014 « pour une école démocratique et populaire accessible aux enfants du peuple ».
La marche-meeting a commencé à la Place de la Nation. Comme celle de l’opposition d’hier mardi 28 octobre, les syndicalistes ont arpenté presque le même trajet, mais en sens inverse. Du rond-point des cinéastes, ils ont rejoint le rond-point des Nations-Unies avant de rallier l’Avenue Kwame N’krhuma pour bifurquer vers la Cathédrale de Ouagadougou. Ils ont par la suite atteint l’Avenue Bassawarga, avant de revenir à la BCEAO pour terminer la marche à la Place de la Nation.

Avec l’influence du contexte politique national, la marche pour une école démocratique a des fois pris les allures d’une marche de l’opposition politique. Des milliers de jeunes de partis politiques de l’opposition ont, durant tout le trajet, scandé des slogans hostiles au pouvoir. Grâce aux cordons de sécurité des organisateurs, l’affrontement a été évité au rond-point des Nations-Unies.
De retour à la Place de la Nation, c’est une foule surexcitée qui a prêté oreilles attentives aux déclarations des organisateurs. C’est le président du mois des centrales syndicales, Joseph Tiendrébéogo qui a livré le message de l’Union d’action syndicale (UAS). « L’UAS se réjouit de l’initiative de la CCVC (…) En effet, le système éducatif de notre pays vit une crise d’extrême gravité ».
Selon l’UAS, les attentes des syndicats n’ont pas été satisfaites et « l’argument du manque de moyens n’est pas recevable ». Alors si « pour un référendum et un Sénat inutiles, le gouvernement est prêt à investir des dizaines de milliards, il doit trouver les moyens de répondre aux revendications des travailleurs ». Joseph Tiendrébéogo invite alors tous les militants à préparer sérieusement la grève du 11 novembre prochain.
Un taux d’échec d’environ 98%
La CCVC a, quant à elle, dépeint la « piètre qualité de l’éducation au Burkina ». Pour preuves, elle avance ces chiffres : « en 2014, les taux de succès ont été de 28,6% au BEPC et de 37% au BAC. Dans l’enseignement supérieur, en 2013, l’on a enregistré un taux d’échec d’environ 98% au premier semestre de la 1ere année du département de Science et technologie de l’Université de Ouagadougou ».
Ainsi, Chrysogone Zougmoré, 1er vice-président de la CCVC, tire la sonnette d’alarme : « l’heure est grave. Notre pays va à la dérive ». Selon le constat de la CCVC, cette année, le déficit en salle de classes est estimé à 4 028 classes et le déficit en enseignants à 3 269 professeurs. Et comme la campagne se déroule dans un climat politique national tendu, Chrysogone Zougmoré a réagi :

« Blaise Compaoré sera donc en fin de mandat en novembre 2015, et devra partir. Il ne partira que grâce à notre mobilisation car, il en est ainsi des dictateurs (…) et l’imposture annoncée pour demain 30 octobre, est vouée à l’échec ».
La Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) appelle la population à se mobiliser pour les batailles à venir et à soutenir les centrales syndicales et syndicats autonomes qui lancent pour le mardi 11 novembre, une grève de 24h sur toute l’étendue du territoire pour exiger du gouvernement, l’amélioration des conditions de vie des travailleurs.
Ismaël NABOLE