Le 15 octobre 2014, les partis sankaristes, associations et mouvements de la société qui suivent l’idéal du président Thomas Sankara se sont retrouvés dans la soirée au cimetière des martyrs pour commémorer le 27e anniversaire de son assassinat. Le programme a été ponctué de discours et de dépôt de gerbe sur la tombe du père de la révolution burkinabè et de celles de ses camarades.
Cette commémoration intervient dans un contexte assez favorable aux forces se réclamant de l’idéal sankariste. Le 11 octobre dernier, trois partis que sont le CNR/MS, le FFS et l’UNIR/PS se sont regroupés sous la forme d’un front appelé Front progressiste sankariste et le 25 octobre prochain consacrera la naissance de l’Union des révolutionnaires du Faso (UREFA).
C’est dans cette conjoncture favorable que le 15 octobre a été célébré sous ce thème : «L’idéal sankariste : une conception endogène de développement ». Pour Athanase Boudo, président du Comité national d’organisation, « ce thème vient rappeler, voire interpeller le peuple entier, comment en si peu de temps, la Révolution démocratique et populaire a pu écrire des pages glorieuses ».

La veuve du président Thomas Sankara, absente, a été représentée lors de cette commémoration. Dans son communiqué, Mariam Sankara a dénoncé le bafouillage des libertés fondamentales des Burkinabè, 27 ans après l’assassinat du président Thomas Sankara. Situation politique nationale oblige, elle a salué le peuple burkinabè qui lutte contre le sénat, le référendum et la modification de l’article 37 de la Constitution à travers les marche-meetings.
« Ces marches sans précédent sont la traduction de la lassitude du peuple par rapport à la politique du CDP dont l’échec n’est plus à démontrer. La colère du peuple burkinabè qui gronde est largement justifiée », affirme-t-elle. « Le peuple doit rester vigilant, tout en préparant un changement. Notre priorité aujourd’hui est la paix », a-t-elle continué avant d’appeler au rassemblement de tous les sankaristes et de toutes les forces progressistes qui aspirent au changement pour le mieux-être des Burkinabè.
Me Bénéwendé Sankara, quant à lui, prenant la parole au nom de tous les partis politiques sankaristes, a exhorté tous ceux qui se réclament de l’idéel sankariste à ne plus être « des sankaristes amorphes ou simples gesticulateurs». Pour lui, ils doivent prendre leurs responsabilités parce que « le seuil de tolérance pour le régime de la 4e République est atteint avec les velléités de Blaise Compaoré de modifier la Constitution pour rester à vie au pouvoir ».

Et de continuer : « Blaise Compaoré doit se libérer de ses charges présidentielles afin de se mettre à la disposition de la justice ».
Mais bien avant toutes ces interventions, il a été précédé au dépôt de gerbes sur les tombes du président Thomas Sankara et de ses douze compagnons. Une pensée pieuse a aussi été adressée aux sankaristes décidés et au député-maire de Dori, Hama Arba Diallo.
Ismaël NABOLE