De 7,43 milliards de franc cfa en 2010, le fonds commun au Ministère de l’économie, des finances et du développement est passé à près de 55 milliards de franc cfa en 2017. C’est qu’a indiqué Rosine Sory/Coulibaly, Ministre de l’Economie, des finances et du développement, ce vendredi 23 mars 2018 face aux députés de l’Assemblée nationale burkinabè. Cette sortie du Ministre a relancé encore une fois de plus le débat sur les fonds commun servis au niveau des différents ministères et Institutions burkinabè, mais particulièrement sur ceux servis au Ministère de l’économie, des finances et du développement.
La suppression de ces fonds communs ou leur ‘’re-régulation’’ est défendue par une partie de l’opinion publique burkinabè. Les modérés penchent pour une ‘’re-régulation’’ des fonds de motivation servis aux agents du Ministère de l’Economie, des finances et du développement. Pour eux, les textes régissant ces fonds sont en total déphasage avec la nouvelle trajectoire prise par le Burkina Faso. Les plus radicaux exigent la suppression pure et simple de ces fonds commun car ils créent un énorme manque à gagner financier pour l’Etat burkinabè et créent simultanément une injustice dans le traitement des agents de l’Etat. Ils estiment que l’agent financier ne mérite pas plus des fonds communs pour son travail bien plus qu’un médecin, qu’un militaire ou encore qu’un enseignant.
Les autorités burkinabè ne manquent pas l’occasion de se prononcer sur la question des fonds commun surtout servis au Ministère de l’Economie. La suppression des fonds n’est pas trop évoquée. Les autorités misent plutôt sur une mise à jour des textes régissant les fonds commun. Le Ministre Rosine Sory/Coulibaly a fait savoir lors de son passage à l’Assemblée nationale que les agents de son Ministère ont touché un salaire de 23,851 milliards de FCFA contre un Fonds commun de 26, 967 milliards en 2016. Rosine Sory/Coulibaly a exprimé son inquiétude quant à la hausse significative du montant alloué aux fonds commun et les incidences financières liées à la satisfaction des revendications des structures syndicales. Ces deux éléments ne font pas bon mélange pour le développement du Burkina Faso surtout dans un contexte où il y a urgence à dégager de plus en plus de ressource pour assurer la sécurité dans le pays.
Tout porte à croire que la sérénité ne sera pas de retour au Ministère de l’économie, des finances et du développement tant que cette question de la gestion des fonds commun ne sera pas traitée convenablement. Il est évident que les 55 milliards distribués aux agents du Ministère pouvaient servir à investir dans des secteurs sociaux de base ou à renforcer les piliers du développement. Mais, il faut admettre que le sous-développement du Burkina Faso ne trouve pas sa source dans les fonds commun servis aux agents d’un Ministère. Ces agents sont d’ailleurs rémunérés en fonction des résultats qu’ils obtiennent suite à un travail de fourmis. La fraude fiscale et la corruption ne coûtent-elles pas plus chères à l’Etat burkinabè que le fonds commun ?
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